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En attendant les biblionautes : les livrels
Les lecteurs de livres électroniques ou " e book readers "
& le papier électronique
par Marc Bosche
Livrel (ebook ou e-book, e-book reader): livre bibliothèque, livre numérique. Par extension : dispositif électronique de lecture de livres virtualisés. "Petit portable en forme de livre, muni d'un écran de visualisation, qui permet de stocker et de lire les publications en ligne disponibles par téléchargement dans Internet. Note(s): Contrairement au livre traditionnel, le livre électronique permet, par exemple, de naviguer, de faire des recherches, d'annoter ou de mettre en relief le texte. Cette interface de lecture numérique permet d'utiliser et de transporter avec soi une véritable petite bibliothèque de documents en ligne (livres, magazines, journaux, etc.). Le terme livrel a été formé sur le modèle de courriel (contraction des mots LIVRe et ÉLectronique). Les expressions livre rechargeable, livre-ordinateur et lecteur électronique sont parfois associées à cette notion". Source: Grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française |
Le lecteur de livres électroniques Nexio (Samsung) sur sa station d'accueil.
Selon les observateurs le web va remplacer progressivement une partie de l'édition papier, et il semble que le monde de la presse et du livre commercial vont connaître de profondes mutations.
Dès que les e-books portables, les lecteurs de livres électroniques ou livrels, sortiront avec ces nouveaux écrans « electronic ink »... « Organic LED » ou OLED, mais aussi « Polymer Light Emmitting Diod » ou PLED et Carbon Nano Tubs ou CNT... ou autres procédés, qui n'ont plus besoin d'être rétro-éclairés, les lecteurs disposeront d'un confort de lecture qui se rapprochera de celui du papier. Plusieurs industriels, dont Philips, et Xerox développent actuellement des programmes dans ce domaine.
Une nouvelle montre Seiko utilise l'Epaper pour son écran galbé
Ces nouveaux procédés permettront bientôt de mettre au point des écrans très minces et flexibles, comme on peut le voir avec cette nouvelle montre Seiko qui utilise ce type d'affichage. De nouvelles générations d'objets nomades à écrans minces rétractables, enroulables/déroulables verront bientôt le jour, offrant à des objets d'un faible encombrement des facilités d'affichages étendues comme ce prototype de téléphone mobile à écran pliant/dépliant en éventail (ci-dessous).
Dès lors la production de masse devrait rendre ces objets aussi populaires que le téléphone portable le plus classique ou le mp3 nomade. Voir par exemple cet essai du lecteur Sony LIBRIe avec écran electronic ink (en anglais) et cette revue plus détaillée qui présente les défauts actuels du lecteur qui impose les contraintes inutiles d'un format propriétaire. Un autre lecteur dispose de plusieurs compatibilités de format : le ebookman. Le Gemstar REB 1100 a été quant à lui proposé pour 299 dollars, mais dans ce domaine la volatilité est importante et les produits se succèdent sans toutefois parvenir encore à s'imposer, et Gemstar ebook a arrêté ses opérations. Une avancée peut-être, le Samsung Nexio permet quant à lui de lire aussi la musique mp3 vous pouvez découvrir la version 160 de ce lecteur.
En juillet 2005 Fujitsu annonce avoir développé un nouveau type de papier électronique souple présentant la caractéristique singulière de pouvoir afficher des images en couleurs même quand ce support n'est pas alimenté en électricité.
Le lecteur eBook de Fujitsu présenté fin 2006 au CEATEC de Tokyo (ci-dessus et ci-dessous). On voit qu'il ne pèse que 177 gr sur la balance !
En fait ce "papier" est un support de cristaux liquides capables de rendre les trois couleurs primaires sans électricité. Cette couche est pressée entre trois couches de film protecteur, le tout ne dépassant pas les 0.8mm d'épaisseur. Fujitsu espère une commercialisation en mars 2007.
Des lecteurs de livres électroniques sont présentés par la marque lors des grands salons internationaux comme le CEATEC 2006 à Tokyo : http://www.akihabaranews.com/en/news-12521-CEATEC+-+Fujitsu+Electronic+Paper+e-book+reader.html. (Source Akihabara News, les 2 photos reproduites ci-dessus sont également issues de ce site et soumises à copyright).
Des pionniers : les lecteurs de livres électroniques Rocket (ci-dessus photo du haut) et le Gemstar Ebook (ci-dessus photo inférieure)
La crise que connaît l'industrie musicale du CD n'est que l'annonce de celle de l'édition papier, celle du livre, et plus tard celle de la presse magazine, lorsque la taille des écrans minces, voire flexibles, qu'on nous annonce permettra un affichage confortable. De même que le métier à tisser a révolutionné le monde du textile, que la coulée en continu a transformé l'industrie sidérurgique, le lecteur de e-book sonnera peut-être le glas des maisons d'édition de masse, qui sait ?
Seules survivront alors les éditions qui iront sur le web ou qui offriront des produits papier d'exception, des petits livres irremplaçables, ou de véritables objets d'art imprimés en quelque sorte... J'ai même constaté qu'un site offrait déjà en lecture des fac similé de livres anciens par internet, gratuitement, formidable sans doute pour les amateurs...
Simultanément à cette évolution les métiers de l'enseignement vont également changer avec l'irruption rapide du e-learning, l'apprentissage à distance sur ordinateur. Et il est clair que l'éducation nationale à la suite de l'enseignement supérieur privé y aura recours tôt ou tard, plus ou moins, nous verrons bien, et cela ne serait-ce que pour des raisons économiques...
L'auto édition a de l’avenir avec les livres électroniques
Le Web est idéal pour présenter des textes et des images à un coût dérisoire. Imaginez un livre d’art sur papier et son coût de fabrication, imaginez le prix à payer pour les maisons d’édition pour inclure des photos couleur dans un ouvrage. Avec Internet la photo couleur est désormais un complément agréable du texte écrit mis en ligne, mais aussi le clip vidéo ou musical. Vous pouvez par exemple découvrir (haut débit recommandé pour ouvrir le lien suivant) sur quelques captures d'écran que le lecteur de livres électroniques peut aussi présenter les bandes dessinées, en couleurs.
L'écran mince et flexible permettra de retrouver en partie certaines des qualités du papier et pourrait convenir à l'édition de textes mais aussi d'images en couleurs. La durabilité de ces supports électroniques peut poser problème... comme celle du papier !
L’irruption du livre virtuel (c'est-à-dire le téléchargement de livres en ligne dont les droits seront cédés gratuitement, ou moyennant une redevance, ou sont déjà tombés dans le domaine public) ne dépend plus aujourd’hui que de la mise à disposition de lecteurs de livres électroniques aux écrans non éblouissants et d’un format suffisant (par exemple au moins 15x20,5cm, le format à la française) qui offriront (presque) le même confort de lecture que le papier. La recherche est très active actuellement pour la mise au point des nouveaux écrans, dont certains pourraient, comme nous l'avons indiqué ci-dessus, être très fins voire flexibles (voir photo ci-contre de prototype d'écran mince).
Tant que ces nouveaux assistants personnels (« personal assistants ») dédiés au livre électronique ne seront pas disponibles, l’édition classique poursuivra, voire concentrera, ses prérogatives. Dès que des lecteurs de livres électroniques bon marché seront disponibles, assemblés en Chine, les internautes pèseront les avantages et les inconvénients, et surtout les coûts, du livre papier et du livre électronique. En téléchargeant à peine une dizaine de livres (en toute légalité, par exemple des classiques comme toute la recherche du temps perdu de Proust tombée dans le domaine public) le lecteur amortira l’achat de son lecteur de livre électronique. A terme le bibliophile, l’étudiant, l’écolier ou le lycéen pourront emporter tous leurs livres dans ce petit volume, comme on le fait déjà avec sa discothèque personnelle sur l’Ipod ou le lecteur mp3.
Le lecteur Sony Librié pèche par son format d'acquisition de textes propriétaire et un prix dissuasif. Dommage : les premiers utilisateurs japonais apprécient beaucoup le confort du nouvel écran Electronic ink.
Le lecteur Sony Librié utilise la technologie Eink/Philips de l'encre électronique. Un modèle plus récent, le PRS500 est désormais proposé (image ci-dessous).
Tout comme la photographie argentique ne résiste pas à la photo numérique, le livre papier (et l’édition classique) pourrait céder le pas, progressivement, au livre virtuel téléchargé. L’internaute bibliophile, appelons-le « biblionaute », déposera son lecteur de livres électroniques sur sa station d’accueil (voire ces photos de la station d'accueil du lecteur de ebook Samsung Nexio). La batterie se rechargera et le biblionaute y téléchargera, par le port Usb, ou en WiFi, la sélection d’ouvrages de ses sites Web d’auto-édition préférés. Les avantages sont clairs : coût dérisoire tant pour l’auteur-éditeur que pour le lecteur, économie de nos forêts, accessibilité partout dans le monde, même loin des librairies, coup de pouce aux pays en développement qui auront ainsi accès à nos bibliothèques, comme nous. Google a récemment annoncé son intention de numériser des millions de pages de documents dans des bibliothèques universitaires. Le biblionaute emportera son lecteur de livres électroniques avec lui, à la maison, à l’école, en voyage, et appréciera son faible poids et son encombrement réduit. Rien n’interdit d’y adjoindre à terme un petit panneau photo voltaïque, pour recharger le lecteur de livres électroniques en randonnée, ou loin des réseaux électriques !
La tablette Wifi Nokia sous Linux préfigure peut-être une future vague de petits terminaux sans fil lisant les textes au format PDF.
On peut supposer que des écrans de plus en plus grands seront disponibles bientôt sur ces nouveaux lecteurs, permettant alors la lecture de livres. L'écran de 10 cm (voir photo ci-contre) de diagonale est en effet encore un peu trop juste pour une lecture confortable d'ouvrages, d'articles, de rapports ou d'études. La tablette est équipée d'origine d'un lecteur PDF. Elle dialogue sans fil grâce à BlueTooth et dispose de 3 heures d'autonomie active. Avec une offre plus variée, les prix de ce type de produits permettant aussi de lire photos et musiques MP3 devraient devenir plus attractifs.
Dernière nouveauté "made in China" : le Star eBook.
Dans cet article en anglais d'Akihabara News dont le lien suit (Akihabara news est un site technologique basé à Tokyo et tenu par un dynamique et sympathique expert français), on découvre que les lecteurs de livres électroniques s'acheminent vers la maturité : interopérabilité, écran "encre électronique" qui ne fatigue pas la vue, et des prix revus à la baisse :
http://www.akihabaranews.com/en/news-12874-STAReBOOK%2C+the+other+e-book+reader.html
L'interopérabilité, c'est à dire la capactié à charger des contenus sans devoir passer par un format propriétaire imposé par le constructeur du "ebook reader" (ni par sa plateforme-bibliothèque en ligne exclusive) sera sans doute l'une des clefs du succès de ces nouvelles bibliothèques nomades.
Déjà plusieurs modèles à affichage confortable de nouvelle génération (ci-dessus le premier Sony produit : le Librié, remplacé désormais par le Reader PRS500)
Wikipedia présente en anglais un tableau comparatif de plusieurs lecteurs de livres électroniques à affichage de nouvelle génération :
http://wiki.mobileread.com/wiki/E-book_Reader_Matrix
D'autres modèles récents sont présentés plus en détails sur ce blog technologique :
http://diridollou.aliceblogs.fr/blog/Livreslectroniques
L’auteur-éditeur peut aisément investir ce nouveau champ de l’édition en ligne, et cette métamorphose du livre en « livrel », qui sonnera sans doute, un jour, le glas de la grande édition commerciale sur papier. Et cette opportunité de création doit encourager les auteurs indépendants à être parmi les premiers à devenir les acteurs de cette édition de demain.
N'oublions pas non plus que beaucoup de livres sont déjà dans le domaine public (tous ceux qui sont parus depuis environ trois quart de siècle au moins). Etant libres de droit, il serait dommage de nous priver de la gratuité à laquelle ils nous invitent (attention aux traductions qui peuvent être récentes et donc soumises à droits d'auteur). D'autres livres encore sont publiés sous licence Creative Commons (libres de droits pour l'utilisation non commerciale) et nous pouvons aussi envisager de les charger sur nos ebook readers sans bourse délier...
Bye, bye Gutenberg...
Et vive une imprimerie sans papier, qui ne consomme pas beaucoup des précieuses ressources de notre planète...
L'industrie du papier électronique et ses écrans minces flexibles devrait bientôt se doter d'une usine de production à Dresde (RFA) financée par un consortium d'investissement américano-européen. Voir l'article d'Agoravox ci-joint :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17348
Pour voir une vidéo de démonstration de l'écran flexible (youtube) cliquer le lien :
http://www.youtube.com/watch?v=0znv3V-GsNk
La bibliothèque numérique
Il y a déjà de nombreux sites qui offrent gratuitement des livres électroniques libres de droit, en toute légalité, le nôtre par exemple en propose (très modestement) six : http://marc-bosche.pros.orange.fr/menu5_page10.html .
Pour composer en quelques clics votre bibliothèque numérique :
Ebooks Libres & Gratuits
Gallica
Projet Gutenberg (section française)
Manybooks (section française)
Numilog (section gratuite)
Livres pour tous
La Bibliothèque électronique du Québec
Nouvolivractu
Avec un lecteur de e-book bon marché et moins fatigant pour la vue, il n'y aura plus de difficulté pour télécharger et lire les livres mis en ligne, du moins ceux dont les droits d'auteur sont dans le domaine public ou ceux qui sont offerts comme tels par leurs auteurs.
L'édition se dotera probablement de plateformes de téléchargement payantes pour ses nouveautés et pour les ouvrages encore soumis à droits d'auteur. Un jour lorsque les écrans ultra-minces et flexibles supporteront de grandes dimensions pour un coût modique, ce seront les journaux et la presse magazine qui en bénéficieront par abonnement.
La masse de publicité papier inutilement jetée dans nos boîtes à lettres pourrait aussi disparaître. Nous verrons bien...
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